Fool Night : Quand la science devient une arme sociale…

Depuis 100 ans, un épais nuage empêchait le soleil d’éclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des végétaux périrent. L’humanité plaça alors ses espoirs dans la technique de la « transfloraison ».

Fool Night est un seinen manga édité aux maisons d’édition Shogakukan au Japon et Glénat en France, et pré-publié dans le magazine Big Comic Superior.

La transfloraison consiste à insérer une graine de plante dans le corps d’une personne qui se transforme progressivement en plante pendant une période de deux ans, tout en conservant ses capacités physiques et mentales. Au terme de ces deux années, la personne devient entièrement une plante, mais sa conscience persiste. Il s’agit donc d’une manière de mettre fin à la vie de ces individus. La transfloraison est initialement basée sur le volontariat des personnes, qui doivent être en fin de vie et consentantes.

Ces éléments soulèvent des questions éthiques complexes, à la fois au niveau de la manière dont le gouvernement met en œuvre ce système (récompense d’une grosse somme d’argent au “volontaires”) et du rôle de la communauté scientifique. Du côté du gouvernement, le fait que seules les personnes pauvres semblent se porter volontaires pour la transfloraison en raison de l’incitation financière soulève des inquiétudes quant à l’équité et à la justice sociale de cette pratique.

Du point de vue de l’éthique scientifique, les professionnels de la santé et les chirurgiens impliqués dans la transfloraison se posent des questions sur la moralité de leur rôle dans cette transformation. Ils se demandent si leur participation fait d’eux des complices dans une pratique qui peut être perçue comme une forme d’euthanasie ou une manipulation de la mort.

Parallèle avec le suicide assisté :

Les scientifiques et les professionnels de la santé sont confrontés à des dilemmes éthiques majeurs concernant le droit de vie et de mort sur les patients. Les médecins/chirurgiens qui pratiquent la transfloraison se questionnent sur la moralité de leur rôle et se demandent si ce qu’ils font fait d’elleux des assassins. Cette interrogation soulève des préoccupations similaires à celles qui entourent le suicide assisté dans notre société actuelle.

Tant dans le contexte de “Fool Night” que dans notre réalité, ces questions mettent en lumière les limites morales et éthiques de l’intervention médicale. Les scientifiques et les professionnels de la santé sont confrontés à des décisions délicates où la vie et la mort sont en jeu. Ils doivent réfléchir à l’autonomie et à la volonté des patients, tout en pesant les considérations morales et les normes sociales qui entourent ces décisions cruciales.

Ce parallèle met en évidence l’importance de ces questionnements éthiques, tant dans le contexte fictif de “Fool Night” que dans notre société contemporaine. Il souligne la nécessité de tenir compte des valeurs éthiques et des implications morales dans les prises de décision médicales, afin de garantir le respect de la dignité humaine et de la volonté des individus.

Parallèle de violation éthique au nom de la recherche :

L’étude de Tuskegee s’est déroulée de 1932 à 1972 aux États-Unis et visait à étudier l’évolution de la syphilis chez des hommes afro-américains non traités, même après la découverte de remèdes efficaces pour la maladie. Les participants à l’étude ont été trompés et n’ont pas été informés de leur véritable état de santé ni des traitements disponibles. Les chercheurs ont proposé des incitations telles que des soins médicaux gratuits, des repas gratuits et des funérailles gratuites, ce qui a conduit à une exploitation de la vulnérabilité de la population étudiée.

Véracité scientifique du récit :

Le problème est là : on a un “stock” d’oxygène dans l’atmosphère qui varie entre 15 et 35% au fil des temps qu’on a traversé, et qui fait qu’on ne sera jamais en manque d’oxygène avant des millions d’années.

Ce n’est peut-être pas grand-chose si on prend en compte que c’est de la SF, mais je ne sais pas c’est perturbant quand on se dit que l’entièreté du plot est difficilement acceptable…

La seule mention d’un repère temporel c’est “depuis 100 ans” et “on est au 24e siècle”, ce qui du coup nous indique que ce n’est pas 100 ans depuis notre ère actuelle car sinon il y aurait un faux raccord, mais je ne pense pas que ce soit éloigné de notre société pour autant donc…

Tjrs le problème de l’oxygène des plantes. Facilité scénaristique ? Croyance à une idée reçue ? Je me le demande. Ou alors, sachant que la série est encore en cours, aurons-nous un plot twist montrant que le gouvernement mentait depuis le début et voulait juste avoir plus de contrôle sur la population : peut-être n’y a-t-il en fait jamais eu de problèmes d’oxygène… C’est une théorie quelque peu complotiste sur les bords mais qui me plaît beaucoup. Même si je pencherais personnellement vers la facilité scénaristique.